- salonnier
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• 1867; de salon1 ♦ Vx Journaliste, critique d'art qui rend compte des Salons (4o).2 ♦ Adj. (1891) Propre aux salons, à l'esprit mondain des salons. « Dostoïevsky, pour une intelligence salonnière, n'était [...] pas commode à saisir » (A. Gide) .⇒SALONNIER, -IÈRE, adj. et subst.I. — Adj. [Corresp. à salon I B 1 a; gén. avec une valeur dépréc.]A. — [En parlant d'une pers.] Qui aime les mondanités, qui fréquente les salons. — (...) il existe des ordres monastiques impeccables (...) des ordres cloîtrés qui vivent à l'abri d'un siècle infâme; (...) au contraire, celui de Saint Dominique (...) est une société salonnière (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 62). V. avocassier ex. 2.— Empl. subst. L'assiduité agressive de Lamarthe pour Mme de Frémines irritait Mme de Burne. « Ce n'est là, pensait-il, que du dépit de coquette, de la jalousie de salonnière à qui on a volé un bibelot rare » (MAUPASS., Notre cœur, 1890, p. 394).B. — [En parlant du comportement d'une pers., de ses propos] Propre aux salons, aux gens du monde. Snobisme salonnier. Dépensant pour moi sa diplomatie salonnière qui se rouillait (COLETTE, Vagab., 1910, p. 102). L'idée de subir (...) des conversations salonnières (...) me fut pénible (MONTESQUIOU, Mém., t. 3, 1921, p. 10).II. — Subst. [Corresp. à salon II]A. — [Corresp. à salon II A]1. Subst. fém. Employée d'une maison de haute couture qui reçoit les clientes au salon et les assiste dans leur choix. (Dict. XXe s.).2. Subst. masc. Employé d'un salon de coiffure pour hommes. Le petit apprenti (...) est d'abord barbier. Dégrossi en province, il arrive à Paris vers l'âge de seize ans, où il est élevé à la dignité de salonnier, c'est-à-dire coiffeur pour hommes (Lectures pour tous, janv. 1905, p. 309 ds QUEM. DDL t. 25).— En appos. Coiffeur dames. Coiffeur salonnier (Encyclop. éduc., 1960, p. 164).B. — Subst. masc., vieilli. [Corresp. à salon II B 1] Critique d'art chargé de la rubrique des Salons dans la presse. Écris maintenant à Lapierre, pour qu'il te recommande aux salonniers de sa connaissance (FLAUB., Corresp., 1879, p. 245). Il fut une époque où, devant le Henner annuel, pas un salonnier qui ne s'écriât avec le regrettable Victor Hugo: Chair de la femme, argile idéale, ô merveille! (TOULET, Notes art, 1920, p. 12).Prononc.: [
], fém. [-
]. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. masc. a) 1867 « critique d'art qui rend compte d'un Salon, d'une exposition artistique » (GONCOURT, Man. Salomon, p. 121); b) 1905 « coiffeur pour hommes » (Lectures pour tous, loc. cit.); 2. fém. a) 1890 « femme qui fréquente assidûment les salons » (MAUPASS., loc. cit.); b) 1964 « dans la haute couture, employée qui reçoit les clientes » (Lar. encyclop.). B. Adj. 1. 1891 « propre aux salons mondains » (HUYSMANS, op. cit., p. 51); 2. 1960 coiffeur salonnier (Encyclop. éduc., p. 164). Dér. de salon; suff. -ier. Bbg. DARM. 1877, p. 108. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 336.
salonnier, ière [salɔnje, jɛʀ] n. et adj.ÉTYM. 1870; de salon.❖———I N. m.1 Vx. Journaliste, critique qui rend compte des salons.———II Adj. (1891). Propre aux salons, à l'esprit mondain des salons.1 Peut-être au demeurant Dostoïevsky, pour une intelligence salonnière, n'était-il pas commode à saisir ou pénétrer du premier coup (…)Gide, Dostoïevsky, p. 4.2 (…) elle (la conversation) devint (à l'époque de Racine) plus salonnière, moins cynégétique, aux cancans près.Malraux, l'Homme précaire et la Littérature, p. 77.♦ N. (V. 1880, Maupassant, au fém.). Habitué des salons. || (Une) femme du monde, (une) salonnière prudente et réservée (Huysmans, in G. L. L. F.).❖DÉR. Salonnière.
Encyclopédie Universelle. 2012.